En mars 1970, le général Cortadellas, Délégué militaire au Tchad depuis le 26 septembre 1969, décide la reprise du poste d’Ounianga-Kébir. C’est le début de l’opération « Ephémère ». Sous l’autorité du Commandant Dominique, ancien patron de la CAPIMa et chef de l’état-major franco-tchadien, deux sous-groupements se dirigent vers Ounianga-Kébir. ( B.E.T ) L’un est un sous-groupement motorisé composé de deux unités de l’A.N.T, la section d’intervention (S/I) de l’Adjudant-chef Renzi et le peloton de reconnaissance, de découverte et de combat (PRDC), renforcés d’une section de la compagnie d’appui et d’éclairage (CAE) du 2ème REP. L’autre sous-groupement, aéroporté, est formé par la CPIMa, aux ordres du Capitaine Soissong, a l’effectif de 146 hommes. Elle articulée en quatre commandos : Lieutenants Schaefer, Bergès, Gros La Faige et De Cockborne l’officier adjoint de la CPIMa, qui a constitué un commando de marche. Les rebelles sont estimés à 150 hommes.
• À l’aube du 23 mars, la SI et le REP abordent le Fort d’Ounianga-Kébir. Les rebelles installent un élément retardateur qui se sacrifie et permet leur fuite. Sur leurs traces, la CPIMa, après avoir été aérotransportée sur le terrain d’aviation d’Ounianga-Kébir embarque sur des camions libyens réquisitionnés, chargés de fûts de carburant, pour continuer la poursuite vers Gouro, à plus de 100 km. Le 1er Cdo reste à Ounianga en réserve .
• Le 24 mars à 6h 00, la compagnie progresse à pied et commence la fouille de la palmeraie. Un bouclage de la zone se met en place avec l’appui des AD4-Skyraider. 9 h le CDO De Cockborne accroche, les parachutistes Fourdrain et Béduchaud sont blessés;. Deux assauts sont lancés vers 09 h 40 : le Commandant-médecin Garcia est grièvement blessé (**) et le Caporal Gouret est tué ; le Lieutenant Gros -la- Faige, le Caporal-chef Piaskowski, le Caporal-chef Béhague et le Parachutiste Lovato sont blessés. Un 3ème assaut est lancé, au cours duquel le parachutiste Della Chiésa est blessé. Les blessés sont brancardés puis embarqués sur des camions libyens à destination d’Ounianga-Kébir (le vent de sable interdit le vol des hélicoptères) Le Commandant-médecin Garcia et le Parachutiste Della-Chiésa décèdent au cours de cette longue et difficile «évacuation sanitaire». Les rebelles parviennent à s’esquiver. Le 1er CDO renforce la C.P en fin d’après-midi.
• 25 mars, accrochage à l’Est de Gouro fin des vents de sable, les hélicoptères peuvent intervenir.
• 26 mars, fin du ratissage de la palmeraie, retour en hélicoptère sur Ounianga Kébir,réarticulation de la compagnie.
• 27 mars, héliportage à Ounianga-Sérir les rebelles sont retrouvés et accrochés : Les parachutistes Sidler et Harel sont tués; le Sergent Piris, le C/ch Martin, le cal Labuzan , le 1cl Harel sont blessés.
• 28 mars matin, la bande est pratiquement détruite. Fin de l’opération Éphémère.
• 31 mars, retour sur Fort-Lamy. Ces 4 jours de combats ont été extrêmement violents. Par une chaleur écrasante, dans une végétation difficile, accroissant l’anxiété de se faire « tirer » à bout portant par un adversaire déterminé. L’opération Éphémère se termine au prix de 5 tués et 9 blessés. Du côté des rebelles, 84 ont été tués, 28 sont prisonniers et 63 armes sont saisies.
** Après avoir soigné les premiers blessés, le Médecin- chef voulut rejoindre le 4ème CDO (2 bléssés). Blessé à la tête, il est évacué sous le feu par l’infirmier qui l’accompagnait le C-ch Bedel. ( Celui-ci sera brillamment récompensé par une citation à l’ordre de la brigade – fermer le ban).